Le Lencia

Les terres qui forment l'Anarie furent autrefois abandonnées par le royaume d'Anarie lors d'une guerre qui l'opposa à Ixia. Laissées à l'abandon, elles abritèrent une armée envoyée par le royaume d'Ellyrion à la poursuite du dangereux Wilhem Von Sengir, baron félon ellyrien ayant attiré les foudres des Seigneurs de l'Ombre d'Ellyrion.

L'Armée oubliée

Alors que cette armée était en campagne, dirigée par un mercenaire du nom de Lencéus, mandé par les Seigneurs de l'Ombre eux-même, de brusques revirements politiques retirèrent des urgences la poursuite du baron félon et Lencéus fut abandonné avec ses troupes au milieu des terres hostiles séparant l'Anarie et les terres de l'Enclave. Harcelé par les forces maléfiques du baron Sengir, Lencéus ordonna la construction de places fortifiées pour tenir la place et gagner le temps de recevoir à nouveau des ordres d'Ellyrion.

La vision secrète

Après des années d'attente vaine, les légendes racontent que Lencéus décida d'abandonner ses hommes pour regagner Ellyrion et demander des explications. Au sortir de sa tente, une vision l'aurait assailli et convaincu, non seulement de rester, mais aussi de fonder un royaume et de s'affranchir des ingrats Seigneurs de l'Ombres. De ce jour, les terres inhospitalières prirent le nom de Lencia et Lencéus celui de roi mercenaire.

La vengeance des Seigneurs de l'Ombre

La nouvelle de son affranchissement ne parvint que plusieurs années plus tard aux oreilles des dirigeants de l'Ellyrion qui avancèrent des prétentions sur le jeune royaume du Lencia, prétentions qui lui furent déniées par Lencéus. Un jeu diplomatique de grande ampleur mené par les Seigneurs de l'Ombre rangea le Lencia au rang de royaume paria et toutes relations diplomatiques lui furent interdites avec ses voisins, acquis ou achetés par l'Ellyrion.

La mission sacrée

Isolé, Lencéus concentra ses efforts sur le bien être de son peuple, dont les rangs se grossissaient des hors la loi et des fuyards issus du royaume d'Erion, au sud. Il essuya des attaques venant tantôt de l'Enclave, tantôt de mercenaires payés les Seigneurs de l'Ombre mais son royaume lui survécut.
Son successeur demanda au royaume d'Erion d'intervenir pour que les Seigneurs de l'Ombre cessent leur harcellement, sous peine de s'effondrer face à l'Enclave. Et par des tractations politiques et financières, l'Erion obtint des Seigneurs de l'Ombre la cessation des hostilités tant que le Lencia s'érigerait en bouclier entre le baron Sengir et le reste des Jeunes Royaumes.

Dans ce chaos de pierre et de neige, plusieurs noms traversent l'histoire.


Les Lencéus
Emblème: le lys couronné
La mythique dynastie issue du roi mercenaire Lencéus n'a jamais été détrônée du Lencia et a toujours été honorée d'un fils aîné pour successeur.
Maisons chevaliers affiliées: les Vanesir, les Cornoal, les Griffe.

Les Rédisham
Emblème: le lion à deux langues
L'acte héroïque du chevalier Malguer de Rédisham, qui sauva la dépouille mortelle du roi mercenaire des mains mêmes du baron Sengir lorsque celui-ci le tua à la bataille du Val des larmes, porta la maison de Rédisham aux plus hauts honneurs. Sacré Duc par Lencéus II, sa maison veille à la quiétude du reste du royaume en tenant le front militaire de l'Enclave. Le Duc Arkalis est l'actuel général des armées du Lencia.
Maisons chevaliers affiliées: les Goth, les Balaxe, les Elyris

Les Blosher
Emblème: la tour noire
La maison des Blosher ne s'est jamais distinguée dans les arts militaires mais dans l'économie et l'intendance. Les prospères vallées qui bordent l'est du royaume nourrissent le Lencia entier à travers de nombreuses caravanes de matières premières et de victuailles. Parfois raillés sur la petite taille de leur armée, les Blosher savent que leur mission est aussi cruciale pour la survie de tous que celle des vaillants Rédisham.
Maisons chevaliers affiliées: les Mordenthal

Les Balaxe
Emblème: la hache
Le nom des Balaxe s'est détaché du lot des maisons chevaliers qui prolifèrent dans le giron des Rédisham par les hauts faits d'arme du chevalier Axeltor. Le fondateur de la lignée, Hictorn, était un bon chevalier sans rien de remarquable. Son fils montra, dès son plus jeune âge, des talents pour le combat et une force exceptionnelle. Lorsque le chevalier Hictorn mourrut en bataille, son fils qui chevauchait à ses côtés prit la direction des chevaliers de la maison et renversa le cours de la bataille. Depuis lors, son renom ne cesse de s'accroître.
Maisons chevaliers affiliées: les Cathaï, les Glaive, les Valune.

Arkalis de Rédisham et sa cour

L'actuel Duc est bien le descendant de Malguer, qui sauva la dépouille mortelle du roi mercenaire des griffes du baron à la bataille du Val des Larmes. Ses ancêtres ont depuis la fondation du royaume défendus le front de l'Enclave avec bravoure et honneur. Azalin le Haut, son grand père, eut même l'honneur de croiser le fer avec la baron Sengir au cours d'une bataille qui fut hélas sa dernière.

Son père Azaar s'acharna à dicipliner les liens vassaliques du duché et retraça les contours de nombre de fiefs. A sa mort, Arkalis récupéra une province organisée sous une botte de fer et en bon ordre de marche.

Physiquement, le duc de Rédisham a hérité de la grande taille de son grand père et sa large ossature, son aspect imposant, ajoutent à l'impression de noblesse qu'il dégage. Ses habits sont ouvertement inspirés de tenues militaires, plaques d'armures décorées épaulettes or et grenat. Même la couronne ducale est hérissée de pointes sculptées.
Le duc a une fille de toute beauté, Valéria.

Le maître d'arme de son père, qui fut aussi le sien, est toujours vivant et officie à la cour du roi en qualité d'ambassadeur Ambrose de Goth. Son âge avancé contraste avec ses habitudes de revêtir une armure pour rappeler ses nombreux exploits. Bien qu'officiellement toujours à la tête de sa maison, c'est son fils Paradas, âgé de quarante ans, qui dirige les armées et gère le fief. Ses trois enfants inséparables Naras, Alderian et Ethan se distinguent déjà en qualité de capitaine d'escorte sur le front du haut de leurs 20 ans.

Axeltor de Balaxe, et Hictorn avant lui, ont toujours assisté le duc dans la guerre contre l'Enclave. La maison de Balaxe prend de l'ampleur chaque année, recueillant de nouveaux vassaux et conquérant les terres de l'Enclave. Pour la première fois, une maison chevalier a reçu les hommages d'autres maisons chevaliers, ce qui est d'ordinaire réservé aux maisons nobles. Gulvig de Cathay et son frère Moderene, Mordric Glaive et ses deux fils Joris et Padric ainsi que Ricsard de Valune et son frère Landsen constituent sa garde personnelle et leurs armées, quoique officiellement appartenant au duc, suivent celle du chevalier Axeltor comme son ombre.
Aux côtés d'Axeltor, Elbereth de Balaxe, son frère cadet est le bras droit et conseiller avisé de la maison.

La maison de Notrius Pharn Elyris occupe le nord du Rédisham, en brodure des Monts de la griffe et ses troupes secondèrent souvent celles du chevalier de Griffe dans la défense contre les créatures troglodytes voilà quelques années. Les châteaux fortifiés et enneigés du chevalier Notrius sont réputés glaciaux et peu hospitaliers. Sa femme, dame Aniesh, est d'origine anarienne et les rumeurs la prétendent sorcière ou vampire, ou même les deux. Ses deux enfants Zacharias et Demitris servent au front en qualité de capitaine d'escorte, faisant oublier leur faciès brun anarien.

Andreas de Blosher et sa cour

La cour du comte Andréas est sujette à beaucoup de quolibets de la part des chevaliers du royaume. Surnommé le comte des blés ou Andréas des Blés Murs par ses détracteurs, la majorité de ses vassaux sont partis rejoindre le front en Rédisham et la coutume les a vassalisés au duc Arkalis.

Le comte de Blosher fait office de super intendant du royaume puisqu'il gère les greniers et les champs qui nourrissent l'entière population. Cette tâche, quoique noble, fait rire dans tout le royaume guerrier qu'est le Lencia. Son fils Dilfas dirige les armées qui surveillent la frontière anarienne et dispose d'une réputation de bon guerrier, entachée par celle de sa maison. Ses deux petits fils Lancélis et Argan officient en tant que gardiens des caravanes qui déservent Rédisham et se mêlent parfois aux combat lorsqu'ils sont invités par le duc.

Oniros Mordhental et ses fils Tedric, Aldonac et Manan surveille avec sa maison la frontière avec le royaume d'Erion et des Pays de la Storn. Selon la rumeur, il serait resté avec le comte sur demande expresse du roi qui aurait en échange accepté Vargus, son frère, comme confesseur royal.

Le Clergé de la Guerre

Son organisation est au centre de la vie politique et sociale du royaume.

Sous les ordres du Frère Général, mandaté dans le Lencia par les cardinaux de Tempus pour diriger le clergé, les suivants de la guerre s'articulent en 2 factions: les frères déférents et les frères référents.

Les frères référents

Leur nom vient du fait que la population se réfère à eux dans leur vie de tous les jours. Ces prêtres sont au contact de la population, dans les villes et les villages, occupant des chapelles de Tempus et faisant office de notables.
Tous les frères référents d'une région donnée sont rassemblés sous les ordres d'un chapelain.

Les frères déférents

Leur nom a été choisi pour refléter leur fonction de conseiller. On les surnomme aussi confesseurs. Ces prêtres sont placés à côté des nobles et des notables pour les soutenir par leurs conseils et leurs actions. Ces prêtres hors de la hiérarchie classique ne représentent que 10% des effectifs mais ils concentrententre leurs mains la quasi totalité du pouvoir politique du clergé.
Ils ne sont pas soumis à l'autorité du chapelain de leur région, bien que des relations cordiales soient souhaitées.

Les liens vassaliques peuvent retentir sur eux. Par exemple, le frère déférent du duc de Rédisham a beaucoup d'influence sur les frères déférents de ses vassaux.

Indépendamment de cela, tous les frères déférents sont soumis à l'autorité du confesseur du roi, sorte de grand maître de la faction. C'est d'ailleurs lui qui attribue un déférents à un noble, pouvant par sa seule volonté sortir un frère référent de sa faction, en faisant toutefois cas de l'opposition de son supérieur hiérarchique, le frère général.

Les liens entre les 2 factions

Difficile d'établir une règle de conduite. Certaines régions voient s'affronter l'influence d'un chapelain et du confesseur du noble local alors que dans d'autres parties du royaume, une cohésion s'est installée. Les conflits entre chapelains et confesseurs sont souvent réglés par l'envoi d'un conciliateur mandaté par le frère général et le confesseur royal.

A côté de ces 2 factions particulières au royaume, il existe un ordre de moine appelé les "Prêcheurs de l'Exempt", penseurs et stratéges qui proposent une philosophie de la vie basée sur la réflexion et l'activité, militaire mais non guerrière. Ces moines, dont plusieurs intègrent souvent les ordres par la suite, sont soumis à l'autorité pleinière du clergé régulier et n'ont aucun droit ou privilège lié à leur fonction.

En marge de cela, l'ordre des répurgateurs, reconnu par les cardinaux de Tempus, oeuvre pour la sécurité et le bien du clergé

Contes et Légendes

La Reine Morte

Cette histoire véridique est arrivée lors du règne de Lencéus XV. A l'aube d'une grande bataille à laquelle il devait participer et où le baron Sengir risquait de se montrer, son épouse Eilangrud le trouva mort assassiné dans son lit.
Connaissant le moral bas de ses troupes, elle fit taire la nouvelle et endossa en secret l'armure de son époux. Elle ceignit son épée et s'en alla retrouver l'armée qui attendait les ordres.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Eilangrud mena la bataille avec brio, faisant preuve d'un bon sens stratégique que, sans nul doute, Tempus lui avait accordé dans sa grande générosité. Au clair de la bataille, elle fut désheaumée et tous reconnurent la reine.

Loin de s'enfuir, son action héroïque redoubla leur courage et c'est sur le champ de victoire, alors que les ennemis fuyaient, qu'un javelot lancé avec force lui traversa la poitrine et mit fin à ses jours.

Sa dépouille fut ramenée à la capitale et inhumée dans un mausolé construit au milieu du jardin d'hiver qu'elle aimait tant. Elle fut honorée comme l'épouse parfaite, première reine de l'histoire du royaume à périr en bataille, arme au poing.

Depuis, la coutûme veut que toutes les femmes cherchant un époux, toutes les futures épouses et toutes les mères inquiètes viennent prier et déposer une offrande aux pieds du mausolée, là où la reine morte les regarde de ses yeux de pierre, une épée brisée à la main et une armure à ses pieds.

Contes et Légendes

La Tour d'Ivoire

La mystérieuse tour qui orne la frontière nord de la capitale est associée à une légende qui se raconte dans les milieux érudits. On raconet que, autrefois, bien avant l'édification du royaume de Lencia, un village appartenant au Ruor, aujourd'hui disparu, et appelé Casselbord se nichait dans la vallée de la Tout d'Ivoire et que ses cultures y étaient miraculeuses.

Lors de la fondation d'Ixia, quand les hordes de mort-vivants déferlèrent sur le Ruor, ce village fut inexplicablement épargné, voir même ignoré par Agarash, le lieutenant revenant envoyé pour mener l'offensive. Quelques mois plus tard, les villageois enhardis se risquèrent hors de la vallée et furent surpris par les forces d'invasion.

Obligés de trahir sous la menace la position de leur village, ils y menèrent une troupe dirigée par Agarash en personne, curieux de comprendre comment le village lui avait échappé.

Lorsque les villageois virent la troupe approcher, ils fuirent dans la vallée et furent tous massacrés à l'exception d'un seul qui demeura tremblant au milieu du village, implorant les dieux de l'épargner. Aucun mort vivant ne put pénétrer dans l'enceinte du village. Pas même Agarash en personne.

Incapable d'atteindre le villageois tremblant, Agarash laissa des sentinelles autour des maisons avec ordre de l'abattre dès qu'il sortirait puis retourna à la guerre.

Des années plus tard, lorsque l'armée de Lencéus le roi mercenaire parvinrent jusqu'à cette vallée, une immense tour blanche se dressait à la place de la ville de Casselbord et personne n'y sembla plus le bienvenu.